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36 REGISTRES DU BUREAU [i568]
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LXV.
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- Contract de vente, par les srs de Villeroy et de Chantelou, au duc d'Anjou, frere du Roy, de l'hostel de Villeroy.
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3o mai 1568. (Fol. g4 v°.)
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(D
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"Pardevant Quiriace Champy et Loys Legendre, Notaires du Roy nostre sire ou Chastelet de Paris soubzsignez, furent presens et comparurent personnellement messires Nicolas Legendre, chevalier, seigneur de Villeroy(2), baron de la Chappelle la Royne, Maigny et Halaincourt, Conseiller du Roy, Secretaire de ses finances et Thésaurier de son Ordre, et Jehan de Neufville '3), son frere, aussy chevallier, seigneur de Chantelou, Conseiller du Roy, Thésaurier de France, demourans à Paris, d'une part, et nobles hommes mM Philippe Hurault, seigneur de Cheverny 'â', Conseiller du Roy, Maistre des Requestes ordinaire de son Hostel, et Chancellier de monseigneur le duc d'Anjou, frere du Roy, et Henry de Sanoys, seigneur deChasteaudieux, Conseiller dudict seigneur et general Superintendant de ses finances, ou nom et comme eulx disans avoir charge et stipullant en ceste partye pour monseigneur le duc d'Anjou, frere du Roy, d'autre part;
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lesquelles parties, èsd. noms, de leurs bons grez, sans aucune contraincte, si comme ilz disoient, re-congneurenl et confessèrent et confessent que, en faisant et passant ce jour d'huy entre eulx, pardevant lesdictz notaires soubzsignez, certain contract par lequel lesd, s" de Villeroy et de Chantelou avoient vendu et promis, chascun pour le tout sans division ne discution, garentir de tous troubles et empeschemens quelzconques audict sr duc d'Anjou, frere du Roy, stipullant et acceptant par iceulx seigneurs de Cheverny etde Sçanois, une grande maison contenant plusieurs corps d'hostelz, courtz, puis, galleries, chappelle, escurye, jardin et autres édiffices, lieux, aisances et appartenances, vulgairement appellée hostel de Villeroy, et anciennement l'hostel d'Alençon t5', assize et scituée à Paris, rue des Poullyes et des Fossez Sainct Germain, ayant ysseue par derriere rue d'Aultruche, devant le chasteau du Louvre, qui appartenoit ausdictz s" de Villeroy et de Chan-
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'" Cet acte n'est pas à sa place chronologique dans le Registre j il ne vient qu'après le sixième paragraphe en suivant, c'est-à-dire après un mandement du 4 juin. U est probable qu'il ne fut enregistré qu'après cette dernière date ; mais comme rien ne l'indique d'une manière formelle, il nous a semblé préférable de le classer à sa véritable date.
--' Voir ci-dessus la noie 2, page 21.
(3) Jean de Neufville, seigneur de Chanteloup, de Bouconvilliers et d'Hardeville, Secrétaire de la Chambre du Roi en 15ig, mort |e 22 Septembre 1597 e- -----rré en l'église Saint-Eutrope de Chanteloup. De sa femme Geneviève Alard, fille de Guillaume, conseiller au Parlement, il eut un Cls, Jean, qui fut aussi Secrétaire de la Chambre du Roi en survivance de son père, le 2 mai 1558, et deux filles, Madeleine, mariée à Jean Bochard de Champigny, et Anne, femme de Christophe de Thou.
(t) Cinquième fils do> Raoul Hurault, seigneur de Cheverny, et de Marie de Beaune, né le 25 mars 1628, il fut d'abord Conseiller au Parlement (9 mars 1554), Maitre des Requetes par lettres données au Bois de Vincennes, le ie' août 1562, Chancelier d'Henri de France, duc d'Anjou, en 1670, Garde des sceaux de France, le 26 septembre 1578, Chancelier de l'ordre du Saint-Esprit, lors de la création, Chancelier de France, après la mort de Birague, en 1583. Pendant les troubles de la Ligue, les sceaux lui furent ôtés. Henri IV les lui rendit au mois d'août 1690 et il les conserva jusqu'à sa mort, arrivée le 3o juillet 1599. --a --rl'° -e Cheverny fut érigée en comté en sa faveur (janvier 1577). Philippe Hurault a laissé des Mémoires qui vont jusqu'à l'année de sa mort et ont été continués jusqu'en 1601 par son fils. Publiés pour la première fois en 1636, ils ont été réimprimés dans les grandes collections de mémoires.
(5) M. Berty a tracé tout au long l'historique de cet hôtel, dont il suit la trace en remontant jusqu'au milieu du xm* siècle. Alfonse comte de Poitiers avait dans la rue d'Autriche un hôtel peu considérable, qu'il agrandit par l'acquisition de maisons voisines et de jardins jusqu'à la rue des Poulies. Il fut acheté, après la mort d'Alfonse, par Archambaud ll, comte de Périgord, qui en vendil la moitié, en 1281, à Pierre de France, comte de Blois et d'Alençon. L'hôtel, dit d'abord hostel d'Hosteriche, appellation encore en usage cn 1421, commença alors à se nommer hôtel d'Alençon, désignation sous laquelle il a été connu jusque dans la seconde moitié du xvi'siècle. Après beaucoup de péripéties et de nombreux changements de maitres, l'hôtel d'Alençon était au commencement du xvi" siècle, la propriété de Nicolas de Neufville, seigneur de Villeroy, qui le fit reconslruire entièrement avant 15i 9. Le duc d'Anjou qui en devint acquéreur, comme nous le voyons ici, chargea son favori Du Gast d'y établir un arsenal d'armes magnifiques destinées aux six mille Gascons dont celui-ci était colonel général. Il fut acheté, cn 1581, par Marie de Bourbon, duchesse de Longueville, et il resta dans sa famille, dont il prit le nom, jusqu'au 13 août 1662 , époque où il fut échangé avec le Roi par Henri de Longueville contre l'hôtel de Chevreuse, sis rue Saint-Thomas-du-Louvre. Après avoir servi de demeure au marquis d'Antin, Surintendant des Bâtiments, ce qui le Ct appeler hôtel d'Antin ou de la Surintendance, il fut rasé à la suite des lettres patentes de 1758, relatives au dégagement des abords du Louvre. (Topographie historique du vieux Paris, par Adolphe Berly, in-4°, 1866, t. I, p. 88-92.)
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